Dans la république française, politique et religion ne font pas bon ménage depuis la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905. Cependant, ce positionnement démocratique strict ne se retrouve pas ailleurs, et il n’est pas nécessaire de regarder vers les pays où l’islam est la religion principale. Les Etats-Unis, la Russie, l’Allemagne, l’Angleterre… n’ont pas opéré une séparation aussi nette entre politique et religion, quand bien même le principe de laïcité y existe de même que la tolérance envers les différents cultes.
L’évacuation totale de la religion du monde politique français masque la conservation de cette dernière sous d’autres formes. Par exemple, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, fondement des valeurs républicaines, reprend celles du christianisme suivant une lecture plus égalitaire. Dieu, loin de disparaître, s’est transféré dans les structures sociales telles que la République (dieu féminin), l’Etat-Providence ou la Justice, donnant forme une sorte de nouveau paganisme. Au lieu de faire disparaître le divin, le rejet complet du catholicisme depuis la révolution française induit de nombreux comportements violents, un conflit permanent entre les tenants d’un modernisme laïc et les croyants, l’islam modifiant la donne culturelle depuis quelques décennies.