Si certaines sont sous le signe de la reprise, à l'époque; d’autres préfiguraient l'année 2014 sombre économiquement, comme celles de Steen Jakobsen, tandis que le stratégiste Pierre Sabatier énonce ce que j’affirme depuis des mois : « nous ne sommes pas en crise ».
En 2014, pour Steen Jakobsen, économiste en chef de Saxo Banque, les anti-européens arriveront en tête des élections au parlement de l’union, le Japon va effacer sa dette, la Fed continuera d’arroser les marchés de liquidités, l’Allemagne entrera en récession et le CAC 40 va perdre 40%, alors que les monnaies des pays émergents s’écrouleront. Pas de quoi fêter la nouvelle année avec un enthousiasme débordant si le moral dépend des cordons de la bourse.
Sur BFM Business, Pierre Sabatier, stratégiste de la société Prime View, précisait cette semaine que « notre potentiel de croissance tourne plutôt autour de 1% aujourd’hui ». Les taux de croissance de 3% connus encore il y a quelques années sont donc hors de portée. Selon lui, l’Allemagne a compris dès le début des années 2000 que le monde traverse non une crise, mais une transition, mettant en œuvre des réformes difficiles, mais nécessaires. Par contre, le modèle allemand basé sur les exportations ne peut se dupliquer en Europe dans un contexte de ralentissement de la demande globale.
Contrairement à Steen Jakobsen, Pierre Sabatier ne voit pas forcément un défaut de paiement du Japon à court terme tant que les banques centrales, la Fed en particulier, continueront d’arroser de liquidités les marchés. Mais cela n’est qu’une question de temps avant qu’on se rende compte « qu’ils impriment des billets de banque pour financer leur dépenses ».
Pour avoir moi-même annoncé la déconfiture prochaine des économies occidentales, je ne me plains pas de cette lucidité, mais sera-t-elle intégrée par les dirigeants politiques et économiques ? Si oui, comment ? A copier l’Allemagne ou non, les mesures tendent à augmenter les inégalités dès lors que la croissance est vouée à diminuer drastiquement. C’est ce constat qui m’a incité à relire François Furet.